Syndrome prémenstruel (SPM) et trouble dysphorique prémenstruel (TDPM)
Maux de ventre, irritabilité, fatigue intense, gonflée, mal de dos, mastodynie, problèmes digestifs ou encore dermatologiques… Et si ce n’était pas juste “les règles.
Qu’est-ce que le syndrome prémenstruel SPM ?
Le syndrome prémenstruel (SPM) est un trouble récurrent qui survient généralement une à deux semaines pendant la phase lutéale soit entre l’ovulation et le début des règles. Lorsqu’on souffre du SPM, l’épreuve recommence à chaque cycle. Le SPM est un ensemble de signes cliniques dus à chute brutale des hormones : la progestérone
La progestérone et syndrome prémenstruel
La progestérone est une hormone produite après l’ovulation, durant la seconde partie du cycle menstruel (la phase lutéale). Elle est sécrétée par le corps jaune, une structure temporaire formée dans l’ovaire après la libération de l’ovule.
La progestérone a des rôles multiples dans la santé hormonale comme équilibrer les effets des œstrogènes, apaiser les système nerveux grâce à son action calmante sur le cerveau, réguler l’humeur en modulant des neurotransmetteurs tel que la sérotonine et le GABA.
Après l’ovulation, la progestérone augmente pour soutenir une éventuelle grossesse. Si la fécondation n’a pas lieu, ses niveaux baissent rapidement. Cette diminution peut favoriser les symptômes du syndrome prémenstruel.
Les symptômes du syndrome prémenstruel
Les symptômes sont d’ordre cycliques physiques, émotionnels, comportementaux et cognitifs. Ces symptômes s’installent généralement quelques années après les premières menstruations, avec des manifestations différentes. Mais on peut aussi les voir apparaître lors de la préménopause.
- Physiques : douleurs aux seins (mastodynies), ballonnements, crampes, constipation, diarrhée, prise de poids
- Emotionnels : irritabilité, anxiété, humeur dépressive, pleurs
- Comportementaux : insomnies, fringales, envies de sucre, isolement, baisse de la libido
Ces symptômes peuvent apparaître à tout moment après l’ovulation (bien qu’ils commencent généralement dans la semaine précédant les règles) et durent jusqu’à 5 jours environ après le début des règles.
Chez certaines femmes, ces symptômes restent légers. Par contre, chez d’autres femmes, ils deviennent handicapants au quotidien.
Les causes – les comprendre
Le SPM est naturellement causée par un déséquilibre hormonal, particulièrement par la chute de la progestérone.
Les changements cycliques des hormones – le syndrome prémenstruel se produit en réponse aux changements des niveaux d’œstrogènes et de progestérone. Ces hormones fluctuent naturellement tout au long du cycle menstruel. Pendant la phase lutéale, qui suit l’ovulation, les hormones atteignent un pic puis diminuent rapidement, ce qui peut entraîner de l’anxiété, de l’irritabilité et d’autres changements d’humeur.
Les changements chimiques au niveau du cerveau – les neurotransmetteurs sérotonine et norépinéphrine ont plusieurs fonctions importantes dans l’organisme, notamment la régulation de l’humeur, des émotions et du comportement. Ces messagers chimiques peuvent également jouer un rôle dans les symptômes du syndrome prémenstruel.
Par exemple, une baisse des œstrogènes peut provoquer la libération de norépinéphrine, ce qui entraîne une baisse de la production de dopamine, d’acétylcholine et de sérotonine. Ces changements peuvent entraîner des troubles du sommeil et une humeur dépressive.
Des antécédents problèmes de santé mentale – souffrir d’un problème de santé mentale, tel que la dépression ou l’anxiété, peut augmenter le risque de survenue du syndrome prémenstruel ou du trouble dysphorique prémenstruel (TDPM), une forme plus sévère du syndrome prémenstruel.
L’hygiène de vie – le tabac, alimentation riche en acides gras saturés, sucre et sel, la sédentarité, l’insomnie, la consommation excessive d’alcool.
Ne pas confondre le Trouble dysphorique prémenstruel – TDPM et le SPM
Si le syndrome prémenstruel est associé à des symptômes comparables à la dépression majeure, on parle du trouble dysphorique prémenstruel.
C’est la forme sévère du syndrome prémenstruel (SPM) avec au premier plan des symptômes psychiatriques, survenant durant la dernière semaine de la phase lutéale et s’améliorant au début de la phase folliculaire.
Des anomalies fonctionnelles en particulier dans des zones de l’amygdale, l’hypothalamus et l’hippocampe sont étroitement liées aux symptômes cliniques. Car, les fluctuations hormonales au cours du cycle (pendant la phase lutéale) ont en effet un impact sur le cerveau émotionnel. Le TDPM est classé comme un sous-type de troubles dépressifs dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), manuel de référence en psychiatrie.
Comme dans le cas du syndrome prémenstruel, les signes du trouble dysphorique prémenstruel peuvent être dus à des fluctuations des taux d’œstrogène, de progestérone et de sérotonine.
Quels sont les symptômes du trouble dysphorique prémenstruel?
Le TDPM se produit particulièrement dans la deuxième partie du cycle, causé par une diminution anormale de la sérotonine.
Certains symptômes du SPM sont présents dans le TDM
- Humeur dépressive : tristesse intense, crises de larmes
- Anxiété et tension
- Irritabilité et colère
- Sautes d’humeur
- Troubles du sommeil
- Pensées suicidaires
- Manque de concentration
Quelles sont les causes du trouble dysphorique prémenstruel?
La cause exacte du trouble dysphorique n’est pas encore totalement élucidée, mais plusieurs pistes des chercheurs et psychologues permettent d’éclairer sur ce trouble.
Parmi les hypothèses avancées, la plus reconnue est celle d’une hypersensibilité cérébrales aux variations hormonales, notamment aux estrogènes et à la progestérone. Ces fluctuations, pourtant normales pendant le cycle menstruel, déclencheraient chez certaines femmes une réaction exagérée du cerveau, entraînant ainsi des symptômes émotionnels intenses.
Les chercheurs relèvent également un dysfonctionnement des neurotransmetteurs, en particulier la sérotonine (hormone du bien-être), qui pourrait jouer un rôle majeur. Cette altération de la régulation cérébrale expliquerait les troubles de l’humeur et la vulnérabilité accrue à l’anxiété ou à la dépression. Des facteurs génétiques pourraient aussi contribuer à cette sensibilité accrue, notamment si des de troubles de l’humeur ou de syndrome prémenstruel sévère sont présents dans la famille.
Enfin, les antécédents personnels de troubles anxieux ou dépressifs sont reconnus comme des facteurs de risque importants: une fragilité psychique préexistante peut accentuer la réponse du cerveau aux variations hormonales.
Cependant, il est important de souligner que dans le trouble dysphorique prémenstruel, les dosages hormonaux sont le plus souvent normaux. Ce n’est donc pas un problème de niveau d’hormones, mais plutôt une réaction cérébrale inadaptée à ces changements hormonaux cycliques.
Syndrome prémenstruel et trouble dysphorique prémenstruel : Quelles solutions ?
Le syndrome prémenstruel touche une grande majorité des femmes en âge de procréer, avec des symptômes variants d’une femme à une autre : fatigue, irritabilité, ballonnement, fringales qui induisent une prise de poids, baisse de moral, seins douloureux. Des solutions existent pour apaiser ces désagréments.
Une bonne hygiène de vie, adopter une alimentation équilibrée en favorisant les aliments riches en magnésium : cacao gru, amandes, légumineuses, légumes verts.
Vitamine B6 : banane, saumon, graines de tournesol, Calcium : brocoli, tofu, amandes, Oméga-3 : poissons gras, graines de lin et de chia. Limiter les sucres rapides, la caféine et l’alcool qui aggravent les symptômes.
Pratiquer une activité physique régulière aide à réguler les hormones et à libérer des endorphines. Gérer le stress en pratiquant de la méditation, du yoga, la cohérence cardiaque ou la sophrologie aide à limiter l’irritabilité et l’anxiété. Pratiquer des exercices cardio deux à trois fois par semaine améliore les symptômes physiques.
Pas d’efforts intense qui risquent d’aggraver l’inflammation et qui augmenteront les douleurs et les symptômes.
L’exercice peut non seulement aider à soulager les ballonnements et les crampes, mais aussi à atténuer les symptômes de l’anxiété et de la dépression.
Réservez du temps chaque jour pour prendre soin de vous, ce qui peut inclure de l’exercice, de la relaxation, du temps pour vous, pour vos hobbies ou du temps pour des interactions sociales.
Nutrition anti-inflammatoire
Alimentation riche en céréales complètes, fruits et légumes, réduire la consommation de sel, de caféine,
L’alcool favorise une production excessive d’estrogène qui est responsable du SPM, et riche en histamine. L’histamine juste avant les règles n’est pas conseillé. Les crucifères (chou, roquette, navet), ils favorisent une meilleure détoxification des œstrogènes
Graines de lin, favorisent la modulation des œstrogènes sur leurs récepteurs
Micronutrition et phytothérapie
Zinc, magnésium, sélénium
L’acide folique, la vitamine B-6, le calcium et le magnésium réduisent les crampes et les symptômes de l’humeur. Une bouillote ou coussins chauffant sur le ventre soulage des crampes abdominales. Le magnésium, réduit la fatigue, les douleurs et l’hypersensibilité émotionnelle.
Le sélénium agit au niveau du système nerveux central pour réguler l’humeur et réduire le stress oxydatif présent au moment de la phase lutéale.
Un apport d’huiles végétales riches en acide gamma-linolénique, telles que les huiles d’onagre ou de bourrache pourrait avoir un intérêt pour équilibrer le rapport PGE1/PGE2. Ces huiles sont riches en acides gras essentiels et contribuent à la régulation hormonale. De plus, l’huile de bourrache ou d’onagre possèdent des effets anti-inflammatoires et détendent le muscle utérin, pour éviter les règles douloureuses.
En phytothérapie, des plantes soutiennent dans les inconforts liés au syndrome prémenstruel.
L’actée à grappes noires est largement utilisée comme complément alimentaire botanique pour soulager les symptômes gynécologiques féminins, tels que le syndrome prémenstruel et les changements associés à la ménopause.
Hydratation, buvez beaucoup de liquides pour soulager les ballonnements abdominaux. Cela inclut les tisanes, comme la feuille de framboisier rouge ou la camomille, qui peuvent atténuer les crampes. Le framboisier contient de la fagarine qui aide à réduire l’état inflammatoire et les crampes.
Alchémille aide à réguler le cycle et renforce la phase lutéale. Elle augmente la TLH et régularise la sécrétion ovarienne de la progestérone. Elle peut donc aider à restaurer l’équilibre hormonal. C’est une plante lutéotrope.
Le gattilier il agit directement au niveau de l’hypophyse pour réguler, diminuer la sécrétion des œstrogènes. En l’associant à l’alchémille, il favorise la production de progestérone.
Au niveau lymphatique, le mélilot qui est une plante du système circulatoire peut aider contre la rétention d’eau.
Troubles dysphorique prémenstruel – les solutions
Même si le syndrome dysphorique prémenstruel ne se résume pas à une inadéquation de mode de vie, certaines habitudes peuvent améliorer les inconforts. Une alimentation anti-inflammatoire, une activité physique régulière (améliore l’humeur, réduit l’inflammation) et un sommeil de qualité peut aider.
Pour gérer les symptômes d’humeur graves qui créent des complications dans la vie quotidienne, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou d’autres approches thérapeutiques peuvent vous aider à apprendre de nouvelles façons de recadrer les pensées et les émotions pénibles.
Si les symptômes du syndrome prémenstruel affectent votre routine et votre qualité de vie mois après mois, et que les solutions personnelles n’aident pas, n’hésitez pas à prendre rendez-vous pour un suivi hormonal personnalisé et équilibré.
Sources
https://pulsations.hug.ch/article/vivre-avec-le-syndrome-premenstruel
https://www.healthline.com/health/premenstrual-syndrome
https://ntp.niehs.nih.gov/publications/reports/tr/tr603
https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(08)60527-9/abstract